On a beaucoup glosé, ces derniers jours, sur les propos de Jan Bens, directeur de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN), reconnaissant qu’il avait et qu’on lui avait « proposé des enveloppes » lorsqu’il dirigeait une filiale de Tractebel au Kazakhstan. [1] Pour tout dire, les réactions de vierges effarouchées consécutives à cette sortie me paraissent relever, au mieux, d’une faux-culserie désopilante ou, au pire, d’une naïveté inquiétante. Qui, tant soit peu au fait de la marche du monde, oserait en effet prétendre ignorer que les « enveloppes », « pots-de-vin », « dessous-de-table » et autres « bakchichs » ne font pas partie intégrante « des affaires », d’autant plus lorsque celles-ci se négocient dans les Etats gangrenés de l’ex-URSS ou dans une Afrique aux mains de potentats cupides ? S’étonner de ces révélations, c’est somme toute aussi ridicule que tomber des nues en apprenant l’existence du dopage dans le sport. Mais force est de constater que beaucoup au sein de notre classe politique ne craignent pas ce ridicule…
Personnellement, ce n’est pas ce passage de l’article et cette facette de l’histoire professionnelle du Môssieur qui m’inquiètent de savoir ma/notre « sécurité nucléaire » entre ses mains. Ce sont d’autres « révélations », apparemment moins tourneboulantes, qui me turlupinent. Je cite : « Même s’il se rêvait chauffeur de bus étant gamin, sa carrière d’ingénieur s’est imposée comme une évidence dès l’adolescence. Diplômé en électromécanique à la VUB, il commence son parcours professionnel chez Electrabel à la fin des années 70 sur le site anversois de Doel où le quatrième réacteur n’était encore qu’un « trou dans la terre ». Avoir vu cette centrale jaillir du sol, petit à petit, reste un des plus beaux souvenirs de la carrière de l’Ostendais. « C’était magnifique. Le terrain, c’est cela dont je rêvais. » »
« C’était magnifique. » : eh oui, c’est comme ça, un ingénieur, ça peut s’émerveiller de l’érection d’une centrale nucléaire… C’est que cela contribue à lui prouver ce dont il est déjà convaincu, la toute-puissance de l’intelligence humaine, sa capacité à maîtriser les éléments pour les mettre au service de l’espèce élue. C’est sa raison d’être, à l’ingénieur : créer, innover, doter l’humanité de « belles machines qui fonctionnent bien » censées lui permettre d’avancer sur la voie sans issue du progrès.
Plus que les fantasmes de corruption ou d’instrumentalisation, c’est cette foi en la technique et, par-delà, en la maîtrise du risque qui m’inquiète chez l’ingénieur Bens.
Quelle confiance avoir en un responsable qui, interrogé sur le feu vert donné au redémarrage de réacteurs atteints de milliers de microfissures, répond franco : « Quand on a donné le feu vert, on a dit qu’il fallait faire quelques démonstrations supplémentaires. Electrabel l’a fait et ils ont trouvé un résultat inattendu. Et dans le nucléaire, quand c’est inattendu : on arrête tout. » Certes. Mais le jour où « l’inattendu » aura été catastrophique et qu’arrêter tout ne permettra plus d’empêcher le pire, on fera quoi ?
On peut poser la question mais inutile d’attendre une réponse car, pour Jan Bens, le pire n’existe pas. : « A Fukushima, il y a eu deux morts. Le premier est tombé d’une grue lors du tremblement de terre. Et le deuxième s’est noyé dans un sous-sol. A côté, le tsunami, c’était 25.000 morts. » C’est dans la même esprit que le bilan officiel de la catastrophe de Tchernobyl publié conjointement par l’Organisation mondiale de la santé (0MS) et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) [2] en 2005 fait état de 50 morts directes et 4.000 cancers de la thyroïdes dont une dizaine (!) ayant conduit à une issue fatale. [3] Pour bien mesurer la portée de l’imposture, il faut savoir qu’en 2010, un recueil de l’Académie des sciences de New-York (NYAS) [4] centralisant le maximum de données scientifiques relatives aux suites de la catastrophe évoquait 112 à 185.000 morts parmi les 830.000 « liquidateurs » intervenus sur le site et près d’un million de décès à travers le monde entre 1986 et 2004 imputables aux retombées radioactives…
Tous ceux-là ne sont « malheureusement » pas morts la gueule ouverte près de la centrale. Ils ont été irradiés puis ont développé une maladie qui leur a accordé un sursis plus ou moins long avant de les ajouter à la liste des victimes. La « rigueur scientifique » animant Jan Bens et ses semblables les empêche dès lors d’accepter tout lien de cause à effet entre des « conséquences environnementales » qu’ils sont disposés à admettre « très importantes » et ces décès différés. Face à pareille (il)logique, on comprend comment le responsables du contrôle de nos centrales ose nous vendre avec morgue le mythe d’un nucléaire belge « sûr à 101% » [5]. Et là, il y a vraiment de quoi s’inquiéter pour notre sécurité !
[1] in « Le Soir », 1er juin 2015. Sauf indication contraire, toutes les citations de Jan Bens sont reprises de cet article.
[2] En vertu d’un accord signé en 1959 entre l’OMS et l’AIEA, « chaque fois que l’une des parties se propose d’entreprendre un projet ou une activité qui présente ou peut présenter un intérêt majeur pour l’autre partie, la première consulte la seconde en vue de régler la seconde d’un commun accord ». No comment…
[3] « Chernobyl’s Legacy : Health, Environmental and Socio-economic Impacts and Recommandations to the Governments of Belarus, the Russian Federation and Ukraine. » Consultable sur www.iaea.org/Publications
[4] « Chernobyl : consequence of the catastroph for people and the environment »
[5] in « De Morgen », 18 mai 2013
Messages
1. Ingénieur, des gênés, 10 juin 2015, 13:18, par Epsilon
Selon l’article "un recueil de l’Académie des Sciences de New-York évoquait 112 à 185.000 morts parmi les 830.000 « liquidateurs » intervenus sur le site et près d’un million de décès à travers le monde entre 1986 et 2004 imputables aux retombées radioactives".
Il est important de préciser que ce recueil n’a pas été rédigé par l’Académie des Sciences de New York (voir ce que dit l’Académie des Sciences à ce sujet [1]), mais par un russe, celui qui a notamment créé la section russe de Greanpeace (ne parlons donc pas de ses préjugés). Insistons également sur le fait que lors de la parution de cette étude, l’Académie des Sciences de New York a accepté de la publier intégralement sans effectuer le peer review habituel. C’est une faute, que l’Académie des Sciences de New York a voulu rectifier par après. Plusieurs review ont été effectués après coup, et ceux-ci sont extrêmement critiques à l’égard de cette étude (voir [1] également). Cette étude n’aurait donc jamais pu paraître dans un journal se voulant sérieux et crédible.
Le recueil le plus complet (et de loin) qui traite les connaissances sur l’accident de Tchernobyl est fait par l’UNSCEAR, qui a un statut identique à celui du GIEC. Ce que l’on retrouve dans l’UNSCEAR est une synthèse de tout ce qui se publie dans la littérature scientifique sérieuse. Et il apparaît que les conséquences qui y sont décrites sont en bon accord avec celles mentionnées par l’OMS.
[1] http://www.nyas.org/publications/annals/Detail.aspx?cid=f3f3bd16-51ba-4d7b-a086-753f44b3bfc1
1. Ingénieur, des gênés, 11 juin 2015, 07:30, par Alain Geerts
2. Ingénieur, des gênés, 11 juin 2015, 09:15, par Epsilon
Alain Geerts.
Avant tout, comme il est probable que vous n’ayez même pas pris la peine de regarder la référence que je citais, je reprends ici ce qui dit l’Académie des Sciences de New York sur l’étude qu’elle a accepté de publier :
J’insiste sur ce dernier point.
Ensuite, pour répondre à vos attaques ad hominem regrettables (pourquoi est-ce toujours si difficile d’argumenter sur le sujet plutôt que sur la personne ?), je dirais ceci :
1. Ingénieur, des gênés, 13 juin 2015, 11:09, par Alain Geerts
Epsilon, panoramix4 ou je ne sais qui vu que, contrairement à moi, vous vous cachez derrière un pseudo,
Non, je n’ai pas lu les articles que vous avancez. C’est le boulot de mes collègues spécialistes en énergie, physiciens et ingénieurs civils qui assurent cet aspect des choses chez nous et le font avec rigueur et esprit critique. Ils sont en capacité de vous avancer des arguments, contraires aux vôtres (ou, parfois, allant dans le même sens), sur base d’études tout aussi sérieuses que les vôtres...
Oui je suis payé par IEW, pour oeuvrer à une meilleur protection de l’environnement qui est un bien commun, collectif et non pour défendre les intérêts d’un secteur particulier.
En tant que gestionnaire du site internet, j’ai, depuis une dizaine d’années, appris à détecter certains profils semblables au vôtre. Ils se caractérisent par une connaissance approfondie d’un secteur bien particulier, connaissances basées sur des études précises, lesquelles vont toujours dans un seul sens, celui de la défense du secteur en question. Pour vous c’est le nucléaire, pour d’autres c’est la critique de l’éolien, pour d’autres encore, les vertus des pesticides, pour d’autres enfin, la défense de thèses contre l’origine anthropique du réchauffement climatique etc... Pour confirmer mon diagnostic, je fais des recherches sur d’autres forum où je les retrouve, forum relatifs à des articles sur le sujet de prédilection (le nucléaire pour vous donc), et rien que celui-là. J’avais sous la main, il y a 3 ans une série d’articles où vous interveniez . Une rapide recherche m’a conduit sur des articles du figaro.fr relatifs aux nuages radioactifs.
L’objectif de ces personnes est généralement de semer le doute sur les thèses dérangeantes pour leur secteur, avancées par les environnementalistes, notamment : le nucléaire ne pose pas de problème, les éoliennes polluent et sont mauvaises pour la santé des riverains et leurs patrimoine immobilier, les pesticides ne présentent pas de risques pour la santé etc... Ce sont généralement des positons de défense de solutions qui ont eu le vent en poupe à l’époque où l’on croyait encore que le progrès technique à lui seul était une véritable bénédiction et permettrait un monde toujours meilleur... Hélas, ce temps est fini : les effets secondaires de cette vision sont aujourd’hui bien présents et bien réels et il faut voir les choses autrement...
J’espère néanmoins toujours m’être trompé sur les déductions faites en ce qui concerne ces personnes, mais ce n’est pas souvent le cas.
Et, la consigne donnée lorsqu’on se retrouve dans un tel cas de figure, c’est de ne pas se lancer sur le terrain de l’argumentation, mais de décaler les choses et passer sur l’investigation de la relation que vous souhaitez établir avec nous. Voilà, vous savez tout. La transparence fait partie de nos valeurs.
Bien à vous !
3. Ingénieur, des gênés, 15 juin 2015, 14:14, par epsilon
"C’est le boulot de mes collègues spécialistes en énergie, physiciens et ingénieurs civils qui assurent cet aspect des choses chez nous et le font avec rigueur et esprit critique."
Lorsque parmi les dizaines d’articles écrits à ce sujet on sélectionne celui qui n’a jamais vraiment fait l’objet d’un peer review, qui par le plus grand des hasards annonce les conséquences les plus dramatiques, et qu’on met de côté tous les autres articles plus mesurés, je n’appelle pas cela faire une analyse avec rigueur et esprit critique, mais au contraire une analyse partisane.
"Ils se caractérisent par une connaissance approfondie d’un secteur bien particulier, connaissances basées sur des études précises, lesquelles vont toujours dans un seul sens, celui de la défense du secteur en question"
C’est exactement ce que je vous reproche, et c’est la raison de mon intervention. Vous n’avez retenu que l’unique article non peer reviewé annonçant 1 million de morts pour déduire les conséquences de Tchernobyl. C’est ainsi que raisonnent ceux qui nient le réchauffement climatique : ils vont chercher l’unique petit document qui semble corroborer leurs dires, et ballaient du revers de la main l’ensemble de la littérature scientifique ne leur convenant pas. Au risque de me répéter, je ne peux que vous conseiller la lecture du rapport de l’UNSCEAR qui synthétise tout ce qui est publié (avec comité de relecture) sur l’accident de Tchernobyl (comme le fait le GIEC sur le réchauffement climatique). Vous aurez là une analyse complète et rigoureuse de ce que l’on pense savoir de l’accident.
"Pour confirmer mon diagnostic, je fais des recherches sur d’autres forum où je les retrouve, forum relatifs à des articles sur le sujet de prédilection"
Cela prouve que les gens passionnés par certains sujets restent cohérents dans leurs propos. Où est le mal ?
"(le nucléaire pour vous donc), et rien que celui-là"
Vous auriez pu faire une recherche sur le changement climatique, ou sur l’environnement au sens large, vous m’auriez également trouvé. Serais-je aussi un troll payé par le GIEC ?
"c’est de ne pas se lancer sur le terrain de l’argumentation"
Voilà bien le problème. Pour ma part, seule l’argumentation scientifique compte. Je ne suis pas en train de renier le réchauffement climatique, ni de prétendre que Tchernobyl a fait un bien fou à l’humanité. Ma toute première intervention n’était d’ailleurs que purement factuelle et absolument tout ce que j’y dis peut se vérifier dans la référence que j’ai mentionnée. Cette référence n’a rien d’obscure, il s’agit du site officiel de l’Académie des Sciences de New York auquel l’auteur-même de l’article plus haut se réfère.
"passer sur l’investigation de la relation que vous souhaitez établir avec nous"
En les agressant et les accusant d’être des trolls soudoyés ? Je ne suis à la recherche d’aucune relation particulière avec IEW. Dans l’ensemble, j’adhère aux objectifs finaux, mais dans certains cas, je n’adhère pas à la méthode. Croyez-le ou pas, il existe des écologistes qui défendent le nucléaire, malgré ses travers.
1. Ingénieur, des gênés, 16 juin 2015, 11:25, par Alain Geerts
4. Ingénieur, des gênés, 16 juin 2015, 14:15, par La Pastèque
Cher Epsilon, Panoramix4 ou tout autre patronyme qu’il vous plaira.
Je me suis abstenu d’intervenir dans le dialogue que vous avez entamé avec Alain Geerts, éditeur de la nIEWs hébergeant ma chronique. En ma qualité d’auteur du texte servant de base à vos échanges, il me semble néanmoins utiles d’apporter quelques précisions.
Ainsi, il convient avant toute chose de garder à l’esprit la spécificité dudit texte qui, contrairement aux autres articles de la newsletter, ne prétend pas à l’objectivité, à l’analyse critique rigoureuse et argumentée portée par un(e) expert(e) mais revendique au contraire sa subjectivité volontiers provocatrice. Il ne s’agit pas d’informer le lecteur mais de susciter chez celui-ci la réflexion et le débat d’idées. Votre réaction prouve que cet objectif est atteint.
Dans la logique de ce qui précède, vous faites erreur lorsque vous affirmez dans un de vos posts « L’article plus haut ne se donne pas moins la peine d’une apparence très érudite que je ne l’ait fait dans mon intervention. ». Si je me documente toujours sur les sujets que j’aborde, je ne prétends jamais (ni ne veux me donner l’apparence d’) être spécialiste de la thématique évoquée. La diversité des questions que j’aborde rend la chose illusoire et ce serait en outre contraire à l’esprit de ma démarche.
Par ailleurs, je vous précise que je ne suis pas payé par IEW pour relayer/défendre ses positions. Nombre de mes écrits ont tout au contraire été l’objet de tensions avec la fédération environnementale qui, sauf exceptions remarquables, respecte toutefois l’indépendance de mes prestations de pigiste.
Sur un plan plus factuel, je vous concède que l’étude coordonnée par le docteur Alexeï Yablokov et le professeur Vassili Nesterenko (qui fut quand même directeur de l’Institut d’énergie nucléaire de l’Académie des sciences de Biélorussie…) publiée par l’Académie des Sciences de New York (étude que, contrairement à ce que vous affirmez, j’ai lue) a été « bien sélectionnée » et même spécialement retenue pour le caractère spectaculaire des chiffres qui y sont avancés. J’apprécierais que vous reconnaissiez de votre côté que si les conclusions de ladite étude peuvent être mises en cause, celles du rapport conjoint de l’OMS et de l’AIEA que je cite également dans mon texte n’en sont pas moins ridicules par leur sous-estimation des conséquences de la catastrophe. Je pourrais vous citer d’autres études, émanant pour certaines d’instances non-suspectes de sympathies anti-nucléaires (par exemple le Department of Energy et la Nuclear Regulatory Commission des Etats Unis), qui chiffrent en dizaines de milliers de morts les conséquences directes et indirectes de Tchernobyl mais, comme expliqué plus haut, mon propos n’est pas d’entrer dans l’argumentation scientifique.
Il est tout cas une chose sur laquelle, je pense, nous nous accorderons, c’est le refus des scientifiques d’imputer une relation de cause à effet entre une catastrophe comme celle de Tchernobyl et des retombées sanitaires exprimées en termes d’occurrences de mutations génétiques ou de cancers. Ce refus s’exprime d’ailleurs bien au-delà de la question nucléaire ; il se retrouve par exemple dans le déni d’une majorité du corps médical et scientifique vis-à-vis des causes environnementales de diverses tumeurs. Ce qui prétend être de la rigueur (« ce qui ne peut être établi à 101% doit être rejeté ») n’est à mes yeux qu’un cynisme aussi dangereux qu’inacceptable. Mais il est vrai que je ne suis qu’un esprit faible issu des sciences humaines…
5. Ingénieur, des gênés, 16 juin 2015, 22:26, par Epsilon
Bonsoir La Pastèque,
Voilà des propos francs, et une concession en vaut une autre : il est évident que je rejoins votre avis sur les propos de Jan Bens : venant d’une autorité qui se doit être neutre et irréprochable, ces propos sont plus que regrettables.
Pour en revenir aux conséquences de Tchernobyl, il faut surtout garder à l’esprit que nous ne les connaîtrons jamais avec exactitude, et vouloir fixer des chiffres précis peut être dangereux. Tout au plus aurons-nous quelques estimations, et c’est ce que l’on retrouve dans la littérature scientifique. Précisons également que ces estimations se basent en général sur des méthodes pénalisantes, car elles considèrent une relation linéaire sans seuil entre la dose reçue et l’effet sanitaire. Or, pour les doses inférieures à 100mSv, aucune incidence n’a jamais pu être mise en évidence, tant elle est faible (si jamais elle existe). Néanmoins, dans le doute, une éventuelle surestimation des conséquences est une bonne pratique, mais cette surestimation doit rester raisonnable.
Les chiffres avancés par l’OMS sont loin d’être isolés, d’autres études aboutissent à des chiffres semblables (et je ne parle pas de l’IAEA), même s’il est vrai qu’il existe quelques études sérieuses, quoique rares, qui mentionnent plusieurs dizaines de milliers de décès. Mais ces études
Quelques milliers ou quelques dizaines de milliers de décès, nous ne le saurons jamais. Si ces chiffres sont déjà assez impressionnants, nous restons toutefois loin du million de morts.
Pour répondre à votre dernier paragraphe, je pense qu’il faut être extrêmement prudent. Tchernobyl a bon dos pour expliquer tous les cancers observés sur terre, mais il serait bon de trouver le bon coupable pour chacun de ces cancers. Si Tchernobyl peut en expliquer certains, il ne faut pas oublier qu’il existe multitude d’autres sources de cancer (malbouffe, pollutions, etc). Vouloir tout attribuer au nucléaire n’est pas une bonne solution, et c’est la raison pour laquelle il est essentiel d’avoir une estimation réaliste des conséquences d’un tel accident.