La sortie du nucléaire votée en 2003 programmait l’arrêt des réacteurs de Tihange 1, Doel 1 et Doel 2 dès cette année 2015. Mais, sous la précédente législature, le gouvernement Di Rupo avait prolongé Tihange 1 jusqu’en 2025, avec le soutien du sp.a. Fin 2014, le gouvernement Michel a fait de même avec Doel 1 et 2 ; le sp.a était cette fois dans l’opposition.
Le principal argument à ces prolongations portait sur la sécurité d’approvisionnement énergétique de la Belgique, mise à mal par l’arrêt des réacteurs Doel 3 et Tihange 2 pour cause de fissures. « Mais c’est un faux argument », affirme aujourd’hui le sp.a. « En cas de fermeture de Doel 1 et 2, il n’y aurait pénurie que si les deux réacteurs présentant des fissures restaient fermés, qu’aucune énergie renouvelable n’était produite et qu’aucune électricité ne pouvait être importée de l’étranger », a ainsi soutenu ce jeudi 16 avril l’ancien vice-Premier ministre Johan Vande Lanotte après une série d’auditions à la Chambre. Une situation tout à fait irréaliste à ses yeux. Et le sp.a d’accuser le gouvernement de se plier aux demandes d’Electrabel. « Le producteur d’électricité a exigé que la rente nucléaire globale, donc pas celle des seuls Doel 1 et 2, soit réduite et c’est probablement ce qui va se passer. » La prolongation coûtera cher, selon lui, notamment parce qu’il faudra encore investir 600 millions d’euros dans les réacteurs les plus vieux.
En revanche, ouvrir l’importation en provenance des Pays-Bas ne coûterait que 20 à 30 millions d’euros pour un approvisionnement suffisant, selon M. Vande Lanotte. Quant au risque de dépendance vis-à-vis de l’étranger, « notre plus gros fournisseur d’électricité importée est actuellement l’Allemagne, un pays bien en avance sur la Belgique pour la production d’électricité verte », fait-il observer.
« Johan Vande Lanotte répète toujours la même petite histoire. Le problème de la sécurité d’approvisionnement avait déjà été constaté sous le précédent gouvernement, dont M. Vande Lanotte faisait partie », a réagi la ministre Marie-Christine Marghem qui a dit attendre la prochaine réunion de commission à la Chambre pour aborder le fond du débat.
Source : RTBF.be