Ce 22 avril est célébrée la Journée mondiale de la Terre. De la planète Terre avec un grand T.
La manière dont nous la nommons peut être révélatrice des relations que nous entretenons – ou devrions entretenir – avec elle.
A l’échelle humaine, la planète est immense. De son noyau à son atmosphère, un être humain ordinaire n’en connait rien, ou presque. Ce dont il est conscient, par contre, c’est de la particularité du phénomène de la vie. Pour désigner la planète, c’est donc sa perception de ce phénomène qui l’a mené à choisir le mot Terre, c’est-à-dire terre avec un « t » majuscule.
La terre, c’est une couche ultrafine de matières organiques présente à la surface de la planète et permettant à une certaine forme de vie de s’y maintenir. Pour un être humain, la planète s’appelle Terre. A supposer qu’un animal marin développe une pensée suffisante pour conceptualiser la planète, il l’appelerait, à n’en pas douter, planète Eau.
L’appellation est donc révélatrice de la conscience qu’ont (ont eue ?) les humains du lien intime avec leur environnement immédiat. La Terre mère c’est, réellement, la terre mère : celle qui donne la vie, qui nourrit, qui permet à la vie de s’épanouir. Vie qui cependant ne dépend pas, loin s’en faut, que de la terre : la planète forme un système complexe, aux interactions innombrables. La conscience de celles-ci n’est guère plus présente, dans nos sociétés dites développées, que la conscience du lien entre les humains et la terre.
Réveiller cette conscience constitue un défi immense. En une centaine d’années à peine, nous avons perdu tout respect pour la terre (avec un t minuscule). Nous la dilapidons (en la couvrant, sans prise en compte de sa valeur, de routes, bâtiment, équipements, …). Nous l’empoisonnons (en y déversant des déchets divers, des pesticides, …). Nous la tuons en l’épuisant par des cultures intensives qui la vide de sa précieuse substance.
Réveiller cette conscience est également un prérequis pour insuffler en chacune et chacun la conscience plus large des multiples interactions qui permettent au phénomène de la vie d’exister et des différents équilibres à maintenir.
Cet état de conscience seul peut former la motivation à agir pour la sauvegarde des conditions de la vie sur la Terre – c’est-à-dire pour le combat environnemental.
En ce sens, la journée mondiale de de la Terre mériterait d’être aussi et avant tout journée mondiale de la terre.