Un article de Michel Demuelenaere paru dans Le Soir du 07/04/2015
La Belgique dispose de deux mois pour communiquer ses observations. Passé ce délai, elle risque un avis motivé, avant une possible plainte devant la Cour de justice européenne.
Le réseau Natura 2000 est composé d’un ensemble de sites où les États doivent protéger des habitats et des espèces menacés. En Belgique, ce sont les Régions qui exercent cette compétence. Et le bât blesse particulièrement en Wallonie.
240 sites Natura 2000 se situent sur son territoire, mais à l’heure actuelle les autorités régionales n’ont pris les mesures demandées par l’Europe que pour 57 d’entre eux. La Commission rappelle que la Wallonie aurait dû prendre les mesures nécessaires « au plus tard le 7 décembre 2010 ».
La Région se défend en expliquant que tous les sites font l’objet d’une protection temporaire qui en empêche la dégradation.
Un argument qui ne convainc ni la Commission ni les experts. « Chaque année perdue en termes de conservation, ce sont des années où il n’y a pas de protection des sites. Ceux-ci risquent de se dégrader. Le régime de protection provisoire empêche la destruction d’un site. Pas sa dégradation. Sur certains habitats naturels, les dégradations ont été très fortes », détaille Lionel Delvaux, chargé de mission chez Inter-Environnement Wallonie.
René Collin, ministre wallon de la Nature, promet de boucler le dossier « fin 2015, voire début 2016 ». Un timing qui étonne certains experts. « À la vitesse où ça avance, j’ai des doutes. Ce dossier n’a jamais été une priorité », indique un observateur proche du dossier. Mais la mise en demeure de la Commission européenne pourrait accélérer les choses.
Plus d’infos sur Natura 2000 : http://www.iew.be/ecrire/?exec=mot&id_mot=35